La semaine dernière, les autorités monétaires internationales et les gouvernements, fortement mis à parti par le rebond des profits bancaires cette année, la distribution de bonus record, et le redémarrage des pratiques douteuses, ont décidé d’agir pour tirer les conséquences des limites du système financier après l’avoir sauvé.
Je ne reviendrais pas sur la position que nous primes jeudi dernier à chaud. En clair, les emprunts toxiques mettront du temps à être provisionnés et à être recyclés. J’ajouterai peut être qu’OBAMA a répondu enfin aux critiques qui l’accusaient de collusion avec le milieu de la finance américaines. Mais aussi, et surtout il marque le démarrage des réformes de fonds nécessaires au système financier afin d’éviter la création de nouvelles bulles et une crise finale du capitalisme d’ici dix ans.
Désormais, nous savons, le système financier mortel, et, nous espérons juste que les politiques dans le monde seront capables de se donner la main, non pour faire une ronde, mais, plutôt, pour remettre au gout du jour la création de valeur juste et productive. Mise à part l’indication forte de Washington, les nouvelles dispositions de la banque centrale chinoise et le commentaire du directeur général du FMI en Asie vont dans ce sens : limiter les emballements de la croissance chinoise, tout en assurant les débouchés de sa production à l’étranger ; éviter les placements de capitaux à court terme sur la zone asiatique (juste souvenir de la crise asiatique de 1997 que les banques internationales ont contribué à initier puis à propager) ; faire redémarrer la distribution de crédit aux entreprises de toute taille et en particulier celles qui en ont le plus besoin.
La seule excellente nouvelle induite la semaine dernière est que les politiques et argentiers du Monde ont estimé que la trajectoire de rebond de nos économies était suffisamment enclenchée pour commencer l’année par une remise au pas du landerneau financier. A partir de là, les optimistes se mettront ils à envisager un monde financier qui reprend la voie de la distribution du crédit et l’intermédiation de l’épargne. A voir. S’Il pouvait en conclure d’un rebond plus vigoureux que prévu des conjonctures économiques et financières dans les semestres à venir. Cela pourrait resituer la consolidation en cours et amener un peu plus de qualité et de justesse à la fixation de certains cours boursiers. 2010 sera, en cela, pour les banques une année zéro. Gageons que les entreprises puissent exprimer leurs stratégies de redéploiement (elles en ont les moyens) et rassurer les investisseurs par une appréciation du cours de leurs actions.
Jean Christophe Cotta, Allocation & Sélection.
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