C’était au temps où les ambassadeurs de France étaient volontiers lettrés. Paul Claudel, poète, dramaturge et diariste catholique élu à l’Académie Française, a été ambassadeur à Washington de mars 1927 à avril 1933. Il a observé aux premières loges l’irruption de « la crise » de 1929 et ses suites. Ce que les Américains appellent de façon beaucoup juste la Grande Dépression. Eric Izraëlewicz a eu la bonne idée en 1993 d’éditer une sélection de ses dépêches diplomatiques de décembre 1927 à décembre 1932. Ce document est réédité aujourd’hui pour offrir un miroir à la crise des subprimes.
L’intérêt d’une telle publication est triple :
1. Paul Claudel écrit l’économie la plus ardue et la plus chiffrée en termes littéraires, ce qui est d’un grand charme ;
2. Connaissant le monde pour avoir été diplomate un peu partout, il offre un regard non-américain sur la plus grande dépression du siècle ;
3. Extérieur au pouvoir politique comme aux affaires américaines, il garde un œil critique à chaud et nombre de ses remarques sont justes.
Il pointe surtout la mentalité américaine, pétrie d’optimisme, vaniteuse et vivant volontiers d’illusions comme de crédit. L’année 1928 a vu les raisonnables balayés par la frénésie spéculative : industriels qui tempèrent les résultats, économistes qui pointent l’écart entre la production et les prix des actions, banques fédérales qui montent les taux au jour le jour (de 3,5 à 6%). Les titres des valeurs technologiques de l’époque (radio, avion, auto) flambent. Pour les Républicains au pouvoir durant ces années-là, toute crise ne peut qu’être temporaire, encouragée de l’extérieur, et surtout ne doit pas remettre en cause le modèle américain. Claudel : « Il est curieux que les Américains qui se flattent d’être le peuple le plus attaché aux faits, est au contraire le peuple qui, gâté par la bonne fortune, est le plus attaché à ses illusions. Il ne se rend pas compte que la prospérité de l’époque 1925-1929 n’était nullement un phénomène normal, mais une crise, une poussée de spéculation, qui ne répondait pas à un état de choses permanent. Il croit toujours, il désire croire surtout, que l’on peut maintenir une Amérique isolée et prospère, dominant des remparts escarpés de son standard of life une situation mondiale dénivelée » (27 mai 1931).
De 1929 à 1932, la contraction de l’activité s’est conjuguée à une contraction du prix des actifs et un chômage massif (20% de la population active) ! Claudel note –17% pour les prix de gros et –14% pour les prix de détail, mais –23% pour les prix agricoles, -19% pour les prix des produits alimentaires, -15% pour ceux des produits manufacturés. Les exportations baissent de 34% vers l’Europe, mais de 40 à 60% vers le reste du monde. Ce sont surtout les automobiles (-51%) qui sont touchées, le cœur de l’Amérique industrielle. Leur production sur le territoire chute de 36% en 1930. Les importations chutent de 37%. La valeur totale des actions du New York Stock Exchange passent de 64 md$ en juillet 1930 à 5 md$ en décembre 1930, avant de remonter à 57 md$ en mars 1931 ! L’indice de la construction est divisé par deux par rapport à 1929, les chemins de fer licencient 15% de leurs salariés. Ceux qui, ont encore un emploi dans l’industrie voient leurs salaires baisser de 30%. Malgré la politique de grands travaux entreprise par le président Hoover, les dépenses publiques baissent de 30%. La baisse des taux de la Réserve fédérale de New York ne suffit pas à relancer le crédit, nous sommes dans une spirale dépressive bien connue sous le nom de Déflation. Tout baisse, sauf les crédits à rembourser !
L’obsession de l’étalon or pour défendre la monnaie, la hausse des impôts (qui sont de 2 à 6% sur le revenu, de 12,5% pour les sociétés – un paradis libéral !), le déficit fédéral alimenté par les propositions de dépenses démagogiques du Congrès, l’agitation par les Républicains d’une menace sur l’économie du pays – rien de cela n’encourage à réinvestir, à consommer, à entreprendre. Les particuliers fuient les banques locales dont 3500 ont fait faillite ; ceux qui le peuvent comme les pays étrangers fuient le dollar en faveur de l’or métal ; chacun thésaurise car la confiance n’est pas assurée par un Président laxiste qui ne donne aucune direction et se contente de mesurettes. Dès que les électeurs peuvent se manifester, ils votent massivement en faveur des Démocrates. Les Républicains restent béats, myopes, indécis. La même chose s’est produite durant la fin de George W. Bush. Le candidat républicain a agité la même menace de catastrophe pour tenter de renverser le courant des électeurs à la fin 2008, ce qui a entraîné un krach boursier immédiat.
A 80 ans de distance, les causes de 1929 apparaissent les mêmes que celles de 2008 : pression sur les salaires, vie à crédit, surproduction, spéculations financières. En revanche, ce qui a changé est la politique pour juguler la dépression. Le système a appris : filets sociaux de sécurité pour les ménages, franche baisse des taux et facilités de réescompte, surveillance des faillites bancaires (50 par semaine en 1932 !), politique volontariste orientée vers le concret pour donner du corps à la confiance, et surtout pas de protectionnisme.
Paul Claudel, La crise – correspondance diplomatique Amérique 1927-1932, Metailié 1993 (réédition 2009), 10.46€
Connaissez vous la loi Giscard Pompidou et le Traité de Maastrich ?
Alors que les bourses chutent, que l'Euro est à l agonie, que les plans d'austérités se multiplie à travers l'Europe, il serait sage de connaître les vrais raisons de l'augmentation de la dette !
Le bon sens commun voudrait que la dette soit du à trop de sociale, trop de santé, trop de services publiques, trop de fonctionnaires, trop de retraites. Nos responsables politique se font l'écho d'un tel message et mettent en œuvre des plans sensés répondre aux problèmes de la dette !
Mais tout ceci est une arnaque : L'arnaque de la dette !
Jusqu'au 3 janvier 1973, la Banque de France avait le droit d'émettre du crédit à très bas taux d'intérêt afin de financer les besoins de l'état et d'investir dans les projets d'avenir !
Mais sous prétexte d'inflation, le gouvernent Giscard Pompidou a cru bon empêcher la Banque de France de faire son travail en transférant de fait le pouvoir aux banques privés. Et oui depuis cette époque la France s'endette auprès des marchés financiers avec des taux d'intérêts élevés et c'est obligatoire pour tous les pays membres depuis Maastrich et les traités suivants!
En claire, ce sont les taux d'intérêts imposés sur la dette qui créer l'augmentation folle des dette publique !
L'alternative
Un retour au crédit publique productive, redonner le pouvoir au nation de battre monnaie afin de l'investir non dans les bulles spéculatives ou dans les jeux des casinos financiers mais bien dans l'économie physique au service de la population et du travail humain.
Nous devons dire Non au chantage de l'empire de la finance de la City de Londre et de Wall Street à New York
Si tu veux rejoindre la bataille pour changer le système économique rejoins moi sur mon groupe : http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts
David CABAS
david.cabas.over-blog.fr
Rédigé par : David CABAS | 31 mai 2010 à 02h21
Votre commentaire n'a rien à voir avec la note.
Vous refaites l'histoire, ce qui est toujours facile.
Vous nagez dans la théorie du complot pour qui célafôta Giscard (1973, Banque de France) ou Mitterrand (1992, Maastricht).
"Battre monnaie" comme vous dites si bien = inflation. Les années post-73 l'ont vu avec ampleur, stérilisant l'épargne dans l'immobilier et l'or... pas vraiment utile pour relancer l'économie !
Le monde a changé : la petite France avec son petit franc serait balayée aujourd'hui dans la crise si elle n'était pas membre de l'Union européenne et de l'euro.
Le financement devient mondial, il est assuré pour un tiers par les Français qui achètent des emprunts d'Etat (surtout dans les contrats d'assurance-vie) et pour le reste par les étrangers : fonds de pension des fonctionnaires de Californie, veuves écossaises, Banque centrale de Chine, etc. C'est un progrès, contre la pénurie de crédit, le malthusianisme des esprits et le protectionnisme des gouvernements.
"Les marchés" ne sont pas un complot de gros capitalistes juifs new-yorkais ou de gnomes de la city qui pressurent le gogo dans des "casinos financiers" - c'est un peu plus complexe que ça.
Le bouc émissaire facile du "chantage" et du "yaka" ne dit pas ce qu'il faut faire, avec qui et comment. Le crédit public est utile s'il finance des investissements. On peut le faire en France (le plan Universités est de ce type-là), mais surtout en Europe. Là, les politiciens sont muets, empêtrés dans leur démagogies nationales. Le crédit public pour payer sans fin le social non assuré par la légèreté parlementaire (créer un droit sans le financer !) n'aboutit qu'à la hausse des prix. Qui pénalise tout le monde et surtout les salaires les plus faibles.
Rédigé par : Alain | 31 mai 2010 à 10h16